L’essentiel : « Même les routiers belges ne font plus leur plein ici »
LUXEMBOURG – Le carburant, c’est un tiers du budget des entreprises de transports. Alors la hausse continue des prix inquiète un secteur qui devient moins concurrentiel.
Depuis plusieurs mois la hausse des prix des carburants est constante au Luxembourg, du fait de l’explosion des cours du pétrole brut et de la hausse des taxes nationales. Cette semaine encore, le diesel a atteint 1,304 euro par litre, niveau jamais vu depuis neuf ans. Si tous les consommateurs sont touchés au porte-monnaie, l’impact est particulièrement fort pour les entreprises de transport qui consacrent en moyenne un tiers de leur budget aux carburants. «Nos poids lourds roulent au diesel et les alternatives comme le gaz ou l’hydrogène ne sont pas possibles ici», explique Antoine Ries, conseiller à la Confédération du commerce en charge du Groupement des entrepreneurs de transports, qui réunit 200 entreprises du pays.
Alors les transporteurs de marchandises n’ont pas le choix, il faut passer à la pompe, sauf que la situation les rend désormais beaucoup moins concurrentiels vis-à-vis des marchés frontaliers. «Pour les routiers belges par exemple, ce n’est plus intéressant de venir au Luxembourg faire leur plein, s’avance Antoine Ries. D’autant qu’eux comme les Français peuvent récupérer la taxe sur le diesel. L’impact est considérable».
Les taxes? 50% du prix du diesel
Selon le Statec, «le consommateur paie dix centimes de taxes supplémentaires sur le litre de diesel par rapport à la fin de 2012 en raison de la hausse de TVA, de la hausse des accises et de l’introduction de la taxe CO2 en janvier. Les taxes représentent actuellement près de 50% du prix du diesel à la pompe». De là à craindre pour l’avenir de certains transporteurs luxembourgeois? «Pour l’instant l’activité est plutôt bonne, on souffre davantage d’un manque de personnel, mais il est vrai que l’on devient moins attractifs et les plus petites entreprises sont les plus vulnérables», répond Antoine Ries.
Et deux nouvelles tranches de taxe CO2 sont attendues dans les prochains mois. Un «objectif politique» louable mais «qui ne résout pas le problème de base» puisque les camions au diesel ne circulent pas moins. Autre conséquence, la hausse des prix des carburants pour les transporteurs pourrait faire grimper les prix des marchandises ou des prestations de déménagement. «En bout de chaîne il y a toujours quelqu’un qui devra payer la facture».
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